Les schèmes

Pour conclure cette présentation de la théorie piagétienne de l’intelligence, il nous faut parler des schèmes.
Un schème est un instrument de généralisation qui permet « de dégager et d’utiliser des éléments communs à des conduites analogues successives ». Plus concrètement, c’est ce qui, dans une action, est transposable et généralisable.

Danset dira que c’est « ce qui reste quand on fait abstraction du détail d’exécution qui singularise chaque action et la rend observable ».

L’exemple donné fréquemment est celui du schème de préhension : grâce aux actions de préhension réalisées depuis la naissance, le bébé construit une structure cognitive spécifique qui se définit comme la disposition à saisir des objets différents de taille et de forme. Ce schème permet d’incorporer de nouveaux éléments (nouvelle taille, nouvelle forme) par assimilation, enrichissant le schème et donc augmentant sa généralisabilité par accommodation.

Pour cette raison, il est essentiel de se servir des schèmes existant chez le sujet polyhandicapé que l’on accompagne. Il s’agit de se servir du couple assimilation/accommodation pour amener des acquis cognitifs ou moteurs par adaptation au milieu.

L’hypostimulation, dans ce registre particulier, constitue une condition environnementale défavorable à la personne dans la mesure où elle ne génère aucune perturbation de milieu, et donc aucune évolution.
A l’inverse, l’hyperstimulation consiste à fournir un environnement saturé de perturbations, finissant par dépasser les capacités d’accommodation de la personne.